Mon cancer à moi tout seul ! J'ai de la chance...

Publié le par hopital.over-blog.com

La guerre est donc déclarée (voir Mon cancer à moi tout seul ! et Mon cancer à moi tout seul ! (2) ). Les troupes ont été passées en revue, le matériel mis à disposition, l'intendance suit, les munitions aussi. La grande offensive est en marche.

 

En y réfléchissant - même en n'y réfléchissant pas d'ailleurs - je suis bien obligé de reconnaître que j'ai de la chance... Tous mes alliés me le disent, même ceux qui ont choisi une neutralité à la Suisse. Le "j'ai de la chance" devient donc l'hymne national de cette opération militaire comme nous n'en avons pas connu depuis la guerre "deux trois". Je vous en livre les principaux refrains (déposés à la SACEM pour ceux qui voudraient se les approprier).

 

- J'ai de la chanceque mon cancer ait été découvert par hasard (j'aurai préféré gagner par hasard à l'Euromillions, mais le hasard c'est le hasard !)

 

- J'ai de la chance, c'est un bébé cancer style embryon de 12 semaines. Envergure bras tendus de 1,8 cm... même sur la pointe des pieds, il ne peut pas se la jouer.

 

- J'ai de la chance, ce n'est pas un cancer à petites cellules. Les médecins ne disent pas que c'est un cancer à grandes cellules, mais un cancer "non à petites cellules". Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme çà !

 

- J'ai de la chance, il n'a pas eu le temps de métastaser. Là, je dois bien reconnaître que je n'ai pas la phrase de commentaire qui irait bien. Je suis preneur de propositions !

 

- J'ai de la chance, si opération il doit y avoir, ce ne sera qu'un lobe pulmonaire. Super ! De toute façon j'en ai 5 (de lobes !), je peux bien en laisser à ma tumeur en le précisant dans le compromis de séparation de biens.

 

- J'ai de la chance, l'offensive de chimiothérapie n'atteint pas mes troupes : pas d'effets secondaires notables. Ok, je n'ai plus de cheveux, mais j'économise des frais de coiffeur.

 

- J'ai de la chance, nous avons enfoncé les premières lignes de défense de mon ennemi. Son emprise a été réduite et il a dû battre en retraite en me rendant le terrain conquis ces derniers mois. Même en gonflant sa poitrine, il ne mesure plus qu'1 centimètre. Pfuuttt !

 

- J'ai de la chance, je peux me faire opérer. Là je suis un tantinet moins d'accord avec celui qui m'a dit que j'avais de la chance. Parce que j'ai regardé sur internet. Et que ce style d'opération, ça fait froid dans le dos et le thorax. Oui, je sais... les 75% de personnes atteintes de ce type de cancer et qui ne peuvent bénéficier d'une opération aimeraient être à ma place. Bon, ok, donc j'ai de la chance !

 

- J'ai de la chance, les examens que j'ai pratiqués ont permis de vérifier que je bénéficiais d'un bon état général (précision : mes neurones n'ont pas fait l'objet d'une exploration !). Sauf une sinusite rampante. Sauf un calcul dans la vésicule biliaire. Sauf un ganglion médiastinal qui a décidé de se rallier aux troupes du côté obscur. Bon, ben tout va bien alors.

 

- J'ai de la chance, l'aplasie fébrile à laquelle j'ai eu droit ne m'a valu que quelques jours d'hospitalisation et seulement deux antibiotiques par perfusion. Cool ! Cinq jours avec des plateaux repas de l'hôpital... Là, j'ai commencé à croire que quelqu'un m'en voulait vraiment !

 

Bref, tout comme moi, vous constaterez que je bénéficie d'une chance insolente. C'est limite si je n'ai pas honte de l'exposer ainsi. Quand je pense que si j'avais gagné au loto, jamais je n'aurais ainsi étalé ma chance sur ce blog !!

Publié dans santé

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Bonjour, je viens à l'instant de découvrir votre blog et franchement, BRAVO pour votre humour ! Je dois partir bosser, mais je vous dis A TRES BIENTOT ! (pas encore eu le temps de tout lire)<br /> Lilli-Bellule<br /> <br /> <br />
Répondre